Le marché de l’énergie évolue.
Un facteur joue un rôle critique : l’équilibre entre l’offre et la demande.

Il est complexe de se forger une opinion sur l’évolution des marchés de gros de l’électricité et du gaz. Verrons nous une baisse, une augmentation ou une stabilisation des prix de gros et in fine des prix de contrats ?
Pendant des décennies, la production d’électricité a largement excédé la demande, mais cette situation s’est inversée en 2021. Le déséquilibre « production en berne »-« demande en hausse » constitua une des causes de la crise des prix de l’énergie. Depuis le milieu de l’année 2023, l’équilibre s’est de nouveau inversé. Cependant, bien que la demande globale soit stable, les prix demeurent plus élevés qu’avant la pandémie de Covid-19. Aussi, dans cet article, nous tenterons de vous fournir quelques éléments de compréhension sur le Marché de l’énergie : l’offre et la demande.

Le gaz : un marché devenu mondialisé

Alors que l’Europe dépendait fortement de la Russie pour l’approvisionnement en gaz à bas prix, le conflit en Ukraine a forcé le continent européen à diversifier ses sources d’approvisionnement. En conséquence, la Norvège a intensifié ses livraisons par gazoduc. Le volume de GNL (Gaz Naturel Liquéfié) représente 50% de l’approvisionnement gazier en Europe. Ce GNL provient des USA, du Qatar, de l’Australie ou encore un peu de la Russie. Et il active les convoitises. Transporté par bateau méthanier, il est livrable dans le monde entier. Ainsi, les routes du gaz deviennent très géopolitiques, sensibles au prix d’achat et le marché continental devient mondial. En 2023, les échanges de GNL représentaient 400 millions de tonnes au niveau mondial.

L’offre de GNL : l’incertitude

Alors que nous essayons de comprendre le Marché de l’énergie : l’offre et la demande, la production de GNL est centrale. Les investissements vont bon train. Avec de nouveaux terminaux méthaniers installés partout, l’Europe mène les investissements portuaires. Et de nouveaux champs de production sont mis en service dans le monde. D’après l’AIE et les producteurs, une offre plus abondante est prévue pour 2027-2030 grâce à de nombreux projets. Ainsi, la production pourrait ainsi augmenter de 60 à 70 % d’ici la fin de la décennie. Entre temps, selon l’IGU, des incertitudes demeurent, liées principalement à des contraintes sur l’offre (vieillissement d’installations, ralentissement des développements aux USA, nombre limité de bateaux méthaniers).

Les principaux exportateurs de GNL

Le nombre de pays importateurs est passé à 48 en 2023, tandis que le nombre de pays exportateurs est resté stable à 20. Le volume global de gaz naturel liquéfié (GNL) a atteint les 400 millions de tonnes en 2023 (+2,1%). Les USA ont contribué pour 84 Millions de tonnes (MT), l’Australie 80MT, le Qatar 78MT : ces 3 pays représentent 60% des volumes de production de GNL dans le monde. La Russie et la Malaisie suivent avec 31 et 27MT respectivement. L’Asie est la principale destination pour le GNL : 261MT y trouvent acheteurs. Tous les détails sont dans le rapport 2024 du GIIGNL

Une demande en gaz robuste

Il est de notoriété publique que la demande en gaz a chuté en France. Selon GRTGaz, c’est -25% sur la période du 1er août 2023 au 31 juillet 2024 comparée à la même période 2018-2019. Pourtant, c’est la demande mondiale qui va déterminer les prix sur le marché de gros du gaz et cette demande est en augmentation. Ambitieux, les pays exportateurs prévoient, dans le Global Gaz Outlook, une consommation de gaz en 2050 de 5360 Milliards de m3/an (+22% par rapport à 2022) et n’anticipent pas de pic de demande. L’AIE est moins optimiste et prévoit un plafond vers 2030, après un point haut en 2021 en Asie, Europe et Amérique du nord. On attend son nouveau rapport.

Du gaz pour décarboner…

Le gaz est souvent présenté comme un outil clé de la transition énergétique. Tandis que les conférences sur le climat appellent à un abandon progressif des énergies fossiles telles que le pétrole, le charbon et le gaz, ce dernier remplace le charbon dans plusieurs pays, dont par exemple la Chine et l’Allemagne. De plus, le gaz est considéré comme une solution flexible pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables et garantir la sécurité de l’approvisionnement électrique. De fait, il s’agit d’attendre l’émergence de nouvelles technologies économiques telles que le stockage d’énergie ou la gestion généralisée de la demande (l’effacement ou le déplacement de la consommation).

Marché de l’énergie : l’offre et la demande d’électricité

En 2021 et 2022, la sobriété a été mise en avant pour assurer la sécurité d’alimentation électrique. Si la production poursuit son rétablissement, la consommation en France reste toujours 5 à 10% en retrait par rapport à la moyenne 2014-2019. Cependant, nous nous orientons vers l’électrification de l’économie, bien que cela ne se reflète pas encore dans les statistiques. Entretemps, le commerce extérieur de la France profite de l’embellie de ses moyen de production (nucléaire et hydro-électricité) et elle exporte une électricité très décarbonée. RTE projette entre 600 et 800TWh de consommation d’électricité en France à l’horizon 2050 (contre 400TWh aujourd’hui). Au niveau mondial, l’AIE prévoit une demande mondiale d’électricité en augmentation d’environ 4 % en 2024. En complément, la contribution des sources d’électricité renouvelables à l’approvisionnement mondial en électricité devrait passer de 30 % en 2023 à 35 % en 2025.

Adapter la consommation à l’offre

Un changement de paradigme émerge : les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables sont désormais le double de ceux alloués aux énergies fossiles (1000 milliards de dollars à comparer à 2000 milliards). Avec l’explosion des capacités renouvelables, la production et la consommation ne coïncident plus à tout moment de la journée. Par exemple la production solaire est en milieu de journée, alors que le pic de consommation est le matin ou le soir. L’éolien produit plus en hiver qu’en été, mais pas lors des fortes tempêtes. Les consommateurs pourront (devront ?) adapter leur consommation aux périodes d’offre abondante. Actuellement, des prix de marché au comptant négatifs traduisent cette surproduction ! À l’avenir, les fournisseurs proposeront des offres innovantes qui encourageront financièrement les consommateurs à adapter leur consommation aux pics de production énergétique. La CRE anticipe déjà cette situation en proposant une réforme des heures pleines et des heures creuses.

Marché de l’énergie : l’offre et la demande bouleversés

En somme, le monde d’avant la Covid-19 ne reviendra pas, bien que des opportunités puissent émerger. Les marchés du gaz et de l’électricité sont désormais confrontés à une situation géopolitique et technologique plus complexes. La multiplication des moyens de production et leur intermittence, l’électrification du monde et de l’économie sont sources de volatilité des marchés de gros (notamment le marché au comptant). Des offres prenant en compte ces nouveaux paradigmes vont arriver. Certains fournisseurs proposent déjà des heures ultra creuses. Dans tous les cas, il est indispensable de bien comprendre son profil de consommation au pas horaire pour savoir comment en profiter. Nos outils peuvent vous y aider. Contactez-nous !

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