L’actu du marché de l’électricité et du gaz du 27/01/2025

Record historique pour la production d’électricité décarbonée en France : la production d’électricité en France a atteint 536,5 TWh en 2024, son plus haut niveau en 5 ans. A titre de comparaison, la consommation finale d’électricité s’est établie à 413TWh en 2023 (nous connaitrons les chiffres de 2024 le mois prochain). Au niveau européen, la forte croissance du solaire et le redressement de l’énergie hydraulique ont porté la part des renouvelables à 47% de la production d’électricité des 27. L‘énergie solaire a pour la première fois dépassé le charbon et la production totale d’électricité fossile a atteint un niveau historiquement bas (les renouvelables ont représenté 47% de la production d’électricité des 27, contre 29% pour les combustibles fossiles). Par exemple, la capacité solaire installée a dépassé les 100 GWc en 2024 en Allemagne. Malheureusement, l’entreprise Photowatt, un des derniers fabricants français de panneaux photovoltaïques, déficitaire depuis plusieurs années, va fermer faute de repreneur.
À retenir : 95 % de l’électricité produite en France est désormais bas-carbone. Un record européen. Les énergies renouvelables représentent 148 TWh, soit 27,6 % de la production totale. La production hydraulique a atteint 74,7 TWh, son meilleur niveau depuis 2013. Avec une intensité carbone de 21,3 gCO₂eq/kWh, l’électricité française est parmi les plus propres au monde, un atout majeur pour la décarbonation et la réindustrialisation durable. Source : La production d’électricité française a atteint son plus haut niveau depuis 5 ans | RTE et AFP

Bon à savoir :

• Volatilité des marchés : une image vaut mille mots : voici une illustration de la volatilité des marchés, tant au comptant (day ahead – transactions de vente du jour pour le lendemain sur la bourse de l’énergie) qu’à terme. Le spot horaire a même dépassé 400€/MWh sur l’Europe continental et 600£/MWh en Grande Bretagne. Les prix spot ont atteint un plus haut depuis 2 ans. Vous noterez la stabilité des prix à terme (2026 et 2027). L’échelle est la même sur les 2 graphes.
  
  

  Cours de l’électricité à terme et au comptant depuis le 1er janvier

  A retenir : Il est essentiel de bien distinguer les prix “spot” des prix “à terme”, car seuls certains contrats utilisent le prix spot pour déterminer leur coût de fourniture. Pourtant, les informations à destination du grand public ont tendance à confondre ces deux termes. Pour la majorité des consommateurs, ce sont les prix à terme qui comptent. Leur forte stabilité pour les échéances 2026 et 2027 depuis septembre 2024, en dépit d’une légère hausse spéculative entre Noël et le nouvel an, est notable. Si ce n’est déjà fait, il est pertinent de considérer la sécurisation de vos contrats de fourniture pour les deux prochaines années, d’autant plus que notre prochaine consultation électricité est ouverte : la fin de souscription est le mercredi 12 février ! Contactez-nous si vous n’avez pas reçu la communication dédiée.

• Consommation de gaz et d’électricité : nous aurons les derniers chiffres de la consommation de gaz et d’électricité en France en 2024 sous quelques jours. Ils ne devraient pas montrer de fort rétablissement par rapport à 2023. La consommation de gaz chez nos voisins allemands a elle atteint 844 TWh en 2024, en hausse de 3,5 % par rapport à 2023. Elle est néanmoins en baisse de 14% en comparaison de la période pré-crise.
• UE : le 22 janvier, Ursula von der Leyen a présenté les grandes lignes de la nouvelle feuille de route de l’Union européenne pour les cinq prochaines années. Les priorités incluent l’amélioration de la productivité, la réduction des écarts d’innovation, la décarbonation et la compétitivité, ainsi que la lutte contre les pénuries de main-d’œuvre. Dans le secteur énergétique, l’UE met l’accent sur les technologies propres, comme la fusion et les batteries avancées, et sur la modernisation des réseaux électriques et du stockage d’énergie. En France, les consultations pour la programmation pluriannuelle de l’énergie ont repris. 

Les marchés :

• Marché de gros de l’électricité : La vague de froid récente a accentué la volatilité du marché. Tous les pays connaissent des tendances similaires, ce qui met en évidence l’interconnexion des marchés européens. Ces interconnexions permettent des échanges physiques d’électricité en temps réel et garantissent la sécurité de l’approvisionnement à l’échelle européenne. 
• Marché de gros du gaz : À la suite de la vague de froid, les niveaux de stockage ont fortement diminué. En France, le taux de remplissage des stocks atteint 40 %, soit 35 % de moins que l’année précédente à la même période, où les niveaux étaient exceptionnellement élevés. À l’échelle européenne, ce taux peine à dépasser les 60 %. La surprise de la semaine dernière provient d’Allemagne : un opérateur de stockage a annoncé une subvention pour augmenter ses stocks, entraînant une flambée des prix sur le marché de court terme. La solidarité entre les opérateurs, qui a été cruciale face à l’arrêt des livraisons russes, semble-t-elle désormais reléguée au second plan ?

Suivi des prix de marché de gros de l’électricité :
Baseload (€/MWh) :

Suivi des prix de marché de gros du gaz :
Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :