Nouvelle hausse du tarif d’utilisation des réseaux de gaz : dans sa délibération du 14 mai 2025, la Commission de régulation de l’énergie (CRE)  a décidé de faire évoluer la grille tarifaire de GRDF au 1er juillet 2025. GRDF est le gestionnaire du réseau de distribution de gaz. Cette évolution s’applique en vertu des modalités de mise à jour annuelle prévues par la délibération tarifaire ATRD7 du 15 février 2024. Le tarif d’utilisation des réseaux publics de distribution de gaz naturel de GRDF, appelé tarif « ATRD7 », est entré en vigueur le 1er juillet 2024. La méthodologie de calcul de cette évolution tient notamment compte de l’inflation, d’un facteur d’évolution annuel et d’un coefficient d’ajustement des écarts entre les recettes prévisionnelles et réelles de GRDF. L‘impact global de cette décision tarifaire est une augmentation moyenne de 6,06 % à 6,1 % des tarifs d’utilisation du réseau de distribution de gaz de GRDF à partir du 1er juillet 2025.
À retenir : Cette augmentation de l’ATRD vise en grande partie à compenser les recettes inférieures aux prévisions observées en 2024, principalement en raison d’une consommation de gaz plus faible que prévu. Selon la CRE, l’impact sur la facture TTC des consommateurs serait d’environ +1,4 % en moyenne. Il est à noter que l’ATRT (contribution tarifaire de réseau de transport) avait légèrement diminué au 1er avril. À long terme, la baisse de la consommation de gaz fossile, qui pourrait ne pas être compensée par la substitution avec le biométhane, risquerait de transférer le coût du réseau sur un nombre réduit de consommateurs, pour un volume de gaz consommé de plus en plus faible. 

En bref :

  • Médiateur de l’énergie : en 2024, le médiateur national de l’énergie a enregistré 11 678 saisines (pour les particuliers), une baisse de 17 %. Les litiges fréquents concernent les hausses de prix, les factures imprécises et les modifications contractuelles mal expliquées. Des cartons rouges ont été attribués à WEKIWI, PRIMAGAZ et JPME pour des pratiques inacceptables. Le médiateur plaide pour une meilleure transparence tarifaire et la protection renforcée des consommateurs, avec un guide des bonnes pratiques pour les accompagner. Enedis a également été pointé du doigt notamment dans la difficulté à contacter le gestionnaire de réseau. 
  • Demande d’électricité : entendu sur France Culture : après avoir promu la sobriété énergétique en 2021-2022 en raison de la crise énergétique et des problèmes liés aux réacteurs nucléaires, la France se retrouve aujourd’hui avec une production d’électricité excédentaire. Cependant, une partie de cette électricité bas carbone est gaspillée, tandis que le pays continue de consommer massivement des énergies fossiles. L’électrification des usages, notamment dans les secteurs du transport et du bâtiment, est essentielle pour réduire l’empreinte carbone. Malgré des objectifs ambitieux, la France accuse un retard dans la mise en œuvre de cette transition, notamment en raison de défis techniques, économiques et sociaux.
    Pourtant, lors du dernier sommet “Choose France”, il a été annoncé que la France accueillera de nouveaux centres de données pour une demande électrique équivalente à 4 GW, à la suite d’accords conclus avec des entreprises du Canada, des Émirats Arabes Unis et des États-Unis. La demande est là ou va arriver mais on a une inadéquation offre demande sur le moyen terme ! Peut être aussi un signal prix inadéquat alors que le prix du baril de pétrole s’enfonce et que celui de l’électricité stagne.
  • Demande d’électricité (bis) : le 21 mai, Marc Ferracci, ministre de l’Énergie, a annoncé qu’il travaillait sur un rééquilibrage des accises entre l’électricité (actuellement de 22,5€/MWh à 33,70€/MWh) et le gaz naturel (17,16 €/MWh) pour encourager l’électrification. Cependant, il souhaite que ce rééquilibrage soit prudent afin de ne pas affecter les ménages modestes et les logements sociaux. Ces ajustements pourraient se retrouver dans le projet de loi de finances 2026. Pour rappel, l’accise pour l’électricité devrait évoluer à la marge au 1er août 2025.
  • Stratégies de production d’électricité : les émissions de la Chine ont baissé de 1,6% au premier trimestre 2025, et même de 1% sur les 12 derniers mois. Pendant ce temps, l’Allemagne annonce prévoir l’installation de 20GW de centrales à gaz pour assurer l’équilibre de son réseau et baisser la facture des consommateurs. En France, l’ASNR (Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection) lance une consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des 20 réacteurs de 1300MW d’EDF au-delà de quarante ans. En résumé, la Chine mise sur les énergies renouvelables pour réduire ses émissions, l’Allemagne sur le gaz fossile (!) et la France sur le nucléaire tout en augmentant progressivement les renouvelables. L’Allemagne sera-t’elle encore à contre temps ? La bonne nouvelle est qu’elle ne s’oppose plus au nucléaire au niveau européen (sources : AFP, Euractiv, FT).
  • Et le blackout en Espagne ? L’opérateur du réseau espagnol, Red Eléctrica, a accusé certaines grandes centrales électriques de ne pas avoir régulé correctement la tension avant le black-out d’avril. Les producteurs ont eux lié l’incident à un manque d’investissement dans le réseau. La modernisation du réseau est nécessaire pour s’adapter à la forte dépendance aux énergies renouvelables (70 % de la production d’électricité). Certains acteurs imputent également l’effondrement du réseau au manque de volonté français de développer l’interconnexion entre les deux pays : une limite avant tout physique et écologique – la chaîne des Pyrénées ! Il faudra attendre encore un peu pour avoir un retour d’expérience qui semble multifactoriel. RTE avait publié une FAQ, qui explique les effets, limités mais présents, du black-out sur le réseau français (sources : RTE, Le Temps, FT).
    Enfin, Le débat sur la fragilité des réseaux électriques face aux énergies renouvelables a refait surface après ce black-out. Ces énergies ne devraient pas fragiliser le réseau si leur intégration est bien conçue, avec l’aide de centrales traditionnelles ou de batteries qui fournissent l’inertie nécessaire à la stabilité. Par contre, personne ne parle du coût pour les consommateurs !
  • Le marché de l’énergie vu de Belgique (VREG) : en 2025, l’Allemagne et le Royaume-Uni sont les pays les plus chers en électricité, tandis que la France reste le moins cher. En Belgique, les coûts du gaz naturel restent compétitifs grâce à des frais de réseau et des prélèvements relativement bas. Les petites entreprises bénéficient de prix de l’électricité plus avantageux que les grandes. Soit l’inverse de ses voisins immédiats !

Les marchés :

    • Marché de gros de l’électricité : Le marché au comptant reste extrêmement volatil, en raison d’un fort ensoleillement dans le nord de l’Europe combiné à une faible production éolienne. Cette situation perturbe l’effet de foisonnement habituellement observé entre les différentes sources d’énergies renouvelables. Le foisonnement — qui permet de compenser une baisse de production d’une source par une autre — repose à la fois sur la diversité géographique (grâce à l’étendue du territoire européen) et technologique (l’éolien et le solaire n’atteignent généralement pas leurs pics de production en même temps). Dans ce contexte, la volatilité du marché du gaz se répercute fortement sur celle de l’électricité à court terme. On observe également une hausse de la volatilité sur les produits calendaires (2026, 2027 et 2028), qui a dépassé 5 % au cours des deux dernières semaines – ils sont là aussi influencés par le gaz et le CO2. Toutefois, les prix restent globalement contenus dans un tunnel autour de 60 €/MWh, les prix à termes ayant évolué de moins de 1% sur le mois écoulé.  
    • Marché de gros du gaz : le taux de remplissage en Europe est toujours d’environ 46% – 10% en dessous de l’historique. Il atteint 50% en France. Ce niveau ne génère pas d’inquiétude : la raison principale du retard (vs. 2024) est consécutif à des maintenances en Norvège. La situation géopolitique, en commençant par le regain de tension Russie / Ukraine à laquelle s’ajoute l’impatience américaine n’a pas aidé à stabiliser le marché. Les dernières annonces douanières du président Trump (taxes au 1er juin ? Au 9 juillet ? Quel niveau ?) créent une incertitude supplémentaire. On retiendra que les prix à terme se sont bonifiés entre 4% (échéance 2028) et 13% (échéance 2026) sur mai.  

Suivi des prix de marché de gros de l’électricité :
Baseload (€/MWh) :

Années Clôture
  16/05/2025 23/05/2025  
2026 58,50 60,55
2027 57,29 59,22
2028 61,71 62,53


Suivi des prix de marché de gros du gaz :
Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :

Années Clôture
  16/05/2025 23/05/2025  
2026 33,21 34,32
2027 28,93 29,32
2028 25,31 25,64
       

 

👉 Rappel : deux nouveaux livres blancs disponibles au téléchargement

  • “Comment réduire sa facture d’énergie en 2025” télécharger le à cette adresse
  • “Taxes sur l’électricité : comprenez la CSPE / TICFE et découvrez comment payer moins” il est consultable en suivant ce lien

N’hésitez pas à nous contacter pour toute question relative à notre accompagnement sur ces deux sujets.

Pin It on Pinterest

Partagez cet article

Ce contenu vous a intéressé ? Partagez le avec vos amis !