Evolution du TRVE : Sur proposition de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), le tarif réglementé de vente de l’électricité (TRVE) va baisser de 15 % à partir du 1er février 2025 pour 24 millions de foyers et pour les TPE concernées. Cette réduction est la première depuis 2015, après plusieurs années de hausses. La baisse est due à la normalisation des prix post-crise de l’énergie de 2022, compensant l’augmentation de certaines taxes (TURPE et CSPE – voir nos dernières infolettres). Par ailleurs, la Commission de régulation de l’énergie travaille sur la révision du système des heures pleines/heures creuses, avec des changements prévus pour 2026 et l’extinction des abonnements de base. Simultanément, la CRE propose les nouveaux barèmes de prix applicables dès le 1er février 2025, suite à l’extension de l’éligibilité aux TRVE aux TPE ayant une puissance souscrite supérieure à 36 kVA, conformément à la loi du 11 avril 2024. Ces TRVE seront fixes pendant 12 mois.
A retenir : la baisse des prix des TRVE pour les sites avec une puissance de raccordement inférieure à 36 kVA (segment C5), attendue à 14 %, s’établit finalement à 15 %. Pour la première fois, la CRE publie également les TRVE pour les segments C4 et C2 (puissance strictement supérieure à 36kVA), bien que peu de sites soient concernés (les TPE uniquement). Il est intéressant de se demander s’il est plus avantageux d’opter pour les tarifs réglementés ou pour une offre de marché. Bonne nouvelle pour nos clients : les offres C4 que nous avons dernièrement négociées sont largement inférieures à ces TRVE, avec des économies allant jusqu’à 15 €/MWh pendant les heures pleines pour les segments C4, illustrant ainsi les avantages de l’achat groupé.
Bon à savoir :
- Importation d’électricité : avec la vague de froid, la France a été nette importatrice d’électricité. Ce n’était plus arrivé de manière significative depuis plusieurs mois. La consommation d’électricité en France (presque 90GW de puissance appelée la semaine dernière) est très thermosensible en raison de la forte proportion de chauffage électrique installée.
- Investissements Nucléaire : le 14 janvier, la Cour des comptes a révélé que le coût du projet de réacteur nucléaire EPR de Flamanville, initialement estimé à 19,1 milliards en 2020, s’élève désormais à 23,7 milliards d’euros, en raison de surcoûts et d’un retard de 12 ans. Elle a recommandé au gouvernement et à EDF de faire preuve de prudence avant d’envisager la construction de nouveaux réacteurs nucléaires et de sécuriser le financement avant une décision finale en 2026. En parallèle, il semblerait que la priorité donnée aux renouvelables qui a amené à moduler la production nucléaire (*) aurait favorisé la corrosion sous contrainte qui avait imposé l’arrêt de certaines centrales et qui est en partie à l’origine de la crise des prix de 2022.
A retenir : les investissements dans l’appareil de production électrique en France doivent prendre en compte le coût des centrales mais également leur utilisation optimale pour optimiser leur retour sur investissement et le mix énergétique. Pour les consommateurs c’est aussi la garantie d’avoir un coût le plus optimisé possible. A quand la nouvelle programmation pluriannuelle retardée par la censure du gouvernement pour définir les investissements à long terme et sortir des énergies fossiles ?
(*) pour équilibrer production et demande, la production nucléaire suivait celle des renouvelables en temps réel alors que ces centrales nucléaires sont conçues pour fonctionner en continu (“en base”)
Les marchés :
- Marché de gros de l’électricité : la consommation a dépassé un pic que nous n’avions pas connu en France depuis 4 ans. Avec toujours des renouvelables qui produisent peu (une baisse de plus de 50% sur une semaine en France et en Allemagne), les prix au comptant ont explosé. Avec l’utilisation accrue de gaz et de charbon pour produire de l’électricité, le prix de la tonne de CO2 atteint un plus plus haut sur 12 mois à presque 80€/tonne. Néanmoins, la bonne tenue de la production d’électricité d’EDF (+12% en 2024 sur le nucléaire, +30% sur l’hydro-électricité) permettent au marché à terme de rester sage. Ce que ne peuvent pas dire nos voisins.
- Marché de gros du gaz : les niveaux des réserves de gaz passent sous les 50% en France et 62% au niveau européen. Les marchés doivent composer avec des signaux contradictoires : les besoins de GNL de l’Europe, la géopolitique (frappes ukrainiennes en Russie et l’arrivée de Donald Trump), les nouvelles sanctions vers la Russie mais aussi une demande moindre qu’attendue de la Chine et de l’Egypte. Au final, les prix de gros augmentent mais sans s’emballer. Ils sont néanmoins à un plus haut depuis un mois.
Suivi des prix de marché de gros de l’électricité :
Baseload (€/MWh) :
Années | Clôture | ||
10/01/2025 | 17/01/2025 | ||
2026 | 69,22 | 70,74 | ↑ |
2027 | 65,23 | 65,78 | ↑ |
2028 | 65,46 | 65,87 | ↑ |
Suivi des prix de marché de gros du gaz :
Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :
Années | Clôture | ||
10/01/2025 | 17/01/2025 | ||
2026 | 39,06 | 39,28 | ↑ |
2027 | 31,18 | 31,64 | ↑ |
2028 | 26,36 | 26,86 | ↑ |