PPE et SNBC : deux acronymes importants pour le futur de vos contrats d’énergie. La PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) était attendue depuis 18 mois. La SNBC (Stratégie nationale bas carbone) lui est intimement liée. Elles entrent toutes deux dans une consultation publique. La PPE et la SNBC sont définies dans la loi et en sont à leur 3ème itération. Cette version précise les étapes opérationnelles à remplir avant 2035 afin d’assurer la neutralité carbone en 2050. Pour la PPE, il s’agit de renforcer l’électrification des usages, appuyer sur les leviers de sobriété énergétique et surtout préciser les plans de développement des énergies renouvelables et la relance du nucléaire. La SNBC prévoit une accélération du rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre : – 5% par an entre 2022 et 2030 contre -2% entre 2017 et 2022. Les deux trajectoires proposées sont très ambitieuses. Pour rappel, la France s’engage à baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 50% sur la période 1990-2030. C’est un peu moins que les 55% proposés au niveau européen.
A retenir : la consultation publique est désormais accessible sur le site gouvernemental dédié : Accueil | Décarboner la France : votre voix compte ! Les décisions issues de la concertation seront formalisées dans des textes soumis au parlement en 2025. Ces derniers préciseront les objectifs de développement des énergies renouvelables et nucléaires, et esquisseront les investissements requis. Ces coûts se refléteront dans vos factures (prix de l’énergie, TURPE, taxe carbone, CEE…), et les étapes fixées devront s’intégrer à vos stratégies d’économie d’énergie et d’électrification des activités. 

Bon à savoir :

  • Prix des CEE : Alors que les discussions concernant la prochaine période des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), la P6, sont toujours en cours, le prix des CEE standard et précaire continue de grimper. Les prix à terme, publiés par C2EMarket, atteignent presque leur niveau du début de l’année 2024. Ces prix sont considérés dans le calcul des CEE intégrés à vos contrats de gaz et d’électricité. À noter : généralement, les prix des CEE dans vos contrats sont fixes et déterminés selon les prix à terme lors de la signature des contrats d’énergie. Ils représentent plusieurs euros par MWh. L’augmentation des prix indique une pénurie de gisements de projets d’économie d’énergie.. 
  • Le projet de loi de finance continue de procrastiner : alors que beaucoup de consommateurs voudraient pouvoir connaitre leur budget 2025, l’incertitude sur la CSPE (de 20€/MWh !!) reste ouverte. Les amendements des députés ont annulé la hausse prévue dans le PLF. Le gouvernement continue de son côté d’annoncer une baisse du TRV de 9% en février, synonyme de confirmation de la hausse initiale dans la copie qui ira au Sénat. Le versement nucléaire universel (partage de la rente nucléaire avec les consommateurs) continue de faire débat : il est attaqué par les organisations professionnels et les représentants des consommateurs. EDF s’inquiète également du niveau trop bas des cours de l’électricité qui met à mal son modèle d’investissement. Or le revenu universel a prévu un plafond (EDF rétrocède une partie de ses revenus au dessus d’un seuil de 70€/MWh) mais n’a pas prévu de plancher de revenu pour garantir la capacité à investir de l’énergéticien. Pour assurer ses investissements, EDF est à la recherche de nouveaux clients à moyen terme, visant à sécuriser des preneurs pour 150 TWh d’ici 2035, alors que seulement 10 TWh ont été contractualisés jusqu’à présent. A retenir : l’incertitude est à tous les niveaux et pourrait obérer la capacité à électrifier l’économie (prix de marché trop bas ou taxes trop élevées !)
  • La France exporte de l’électricité : faible consommation, forte production. La France a atteint un volume d’exportation d’électricité record, avec déjà 90 TWh exportés en 2024. Avec l’ajout de nouvelles capacités de production, cette tendance est susceptible de se maintenir. Parallèlement, l’Allemagne a été affectée par l’intermittence des énergies renouvelables, ce qui a entraîné une pénurie critique de production et des prix spot dépassant les 800 €/MWh. Un chiffre plus vu depuis 2022. A retenir : Ce niveau de prix nous rappelle que la volatilité des marchés peut resurgir à tout instant. Il est judicieux de sécuriser ses contrats d’énergie lorsque les prix proposés sont supportables par l’entreprise, à moins de vouloir s’exposer aux risques du marché ou de spéculer sur une baisse tout hypothétique.
  • Modification du subventionnement des EnR : La CRE envisage de réviser le mode de calcul des subventions pour les nouvelles installations renouvelables (complément de rémunération). Auparavant basé sur la valorisation quotidienne de l’énergie sur le marché au comptant, le calcul inclurait désormais une composante à terme plus significative. Cela réduirait l’exposition budgétaire de l’État (et donc la CSPE), le prix à terme étant généralement moins volatil que le prix spot.

Les marchés :

  • Marché de gros de l’électricité : le marché de l’électricité suit celui du gaz, avec une très forte demande liée principalement à la baisse de la production renouvelable. La volatilité a été très forte dans la foulée des incertitudes liées aux élections américaines ou de la faible production des renouvelables dans le nord de l’Europe. Les baisses de température annoncées ont également eu tendance à faire monter le marché de gros.
  • Marché de gros du gaz : allons nous voir les USA investir dans la production de gaz de schiste et de GNL ? C’est en tout cas ce qu’annonce le président élu. « Drill, drill, drill » : il ne fait pas cas de sa volonté de favoriser la production d’énergie fossile. A suivre. Sur le court terme, le froid a eu tendance a faire repartir les prix à la hausse. Et un nouvel ouragan pourrait toucher les côtes américaines, avec un risque sur les installations de GNL. 

Suivi des prix de marché de gros de l’électricité :
Baseload (€/MWh) :

Années Clôture
  01/11/2024 07/11/2024  
2025 69,20 74,79
2026 64,68 68,18
2027 61,98 65,41


Suivi des prix de marché de gros du gaz :
Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :

Années Clôture
  01/11/2024 07/11/2024  
2025 37,64 39,47
2026 32,93 33,73
2027 28,35 28,78

 

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