Du marché de gros de l’électricité : les prix de gros en France de l’électricité pour 2026 viennent d’atteindre leur plus bas niveau depuis 2024 — voire depuis leur introduction sur la bourse EEX —, dans un contexte marqué par une consommation toujours en berne et une production nucléaire historiquement élevée en septembre. Ces deux facteurs contribuent à une détente du marché, renforçant l’impression d’un équilibre favorable à l’offre pour l’année 2026. Cependant, cette baisse, surtout visible en France, reste relativement modeste : les prix ne sont inférieurs que de 4 % par rapport à la moyenne des deux derniers mois, ce qui limite pour l’instant l’impact sur les tarifs proposés par les fournisseurs. À noter également que les prix à terme pour 2026 se situent à des niveaux comparables, voire légèrement inférieurs, à la moyenne des prix spot observés depuis le début de l’année 2025, soit autour de 61 €/MWh. Les prix au comptant représentent le coût de l’électricité à court terme, souvent pour une livraison immédiate ou dans les jours à venir, et reflètent bien l’équilibre entre l’offre et la demande. En 2027, les prix de gros dépendront largement de l’évolution du mix énergétique, des politiques environnementales et de facteurs externes comme les prix des matières premières, même s’ils sont à ce jour à des niveaux similaires à 2026 – un quasi plus bas également et il est raisonnable de penser qu’ils présentent une opportunité.
À retenir : Même si la tendance actuelle du marché de gros de l’électricité est à la baisse, parier sur une poursuite prolongée de cette dynamique reste hasardeux : le marché de l’électricité est particulièrement influencé par divers facteurs tels que les conditions climatiques, les tensions géopolitiques ou encore la disponibilité des moyens de production. Une hausse soudaine des prix reste donc possible et pourrait rapidement devenir coûteuse. Sécuriser ses contrats dès maintenant peut être opportun pour se prémunir contre des hausses spectaculaires comme celles que nous avons connues en 2023. Attendre une baisse substantielle pourrait à contrario s’avérer risqué pour un gain limité.
Pour les consommateurs, particuliers comme entreprises, c’est certainement le bon moment pour finaliser les contrats 2026 – 2027, ou au minimum sécuriser une partie des volumes à ces niveaux historiquement bas. La distinction entre marchés de gros et marchés de détail (offres spécifiques pour professionnels et entreprises, adaptées selon profil et taille de consommation) doit cependant être rappelée. Les entreprises peuvent ainsi choisir des fournisseurs alternatifs ou historiques, sélectionner des offres à prix fixe ou indexé, avec des options d’énergie verte ou garanties d’origine. WattValue vous accompagne dans vos choix. Des questions ? Contactez-nous !
En bref :
- 2026 approche à grands pas, mais de nombreux décrets et décisions restent en attente.
- À trois mois du début de la 6ème période des CEE, qui modifiera considérablement les coefficients standard, précaires, électricité et gaz (et donc les coûts répercutés par les fournisseurs sur les factures), les décrets ne sont toujours pas publiés. Le risque est que tous les fournisseurs se ruent en même temps pour acheter le volume de CEE manquant à leur portefeuille, provoquant une bulle en fin d’année et une hausse des prix.
- La situation est similaire pour le mécanisme de capacité. Il doit changer en 2026, être centralisé par RTE mais est cette fois dépendant de la commission européenne
- Pour l’électricité, le Versement Nucléaire Universel, censé remplacer l’ARENH, demeure toujours en suspens, bien que son impact serait nul compte tenu des niveaux actuels du marché de gros. En revanche, on pourrait s’attendre à connaître les coûts du nucléaire historique que la CRE est censée publier en septembre (il ne leur reste plus que 24 heures).
- Dernière décision attendu : l’obligation portée par les fournisseurs sur les Certificats de Production de Biométhane (CPB). Ils débutent en 2026 et la plupart des fournisseurs de gaz naturel appliqueront le maximum des “pénalités” correspondant au plafond sachant qu’il n’y a pas de marché permettant de couvrir leurs besoins.
- À retenir : toutes ces obligations réglementaires portées par les fournisseurs sont refacturées aux consommateurs finaux. L’absence de décret ou de décisions va obérer la possibilité de projeter le budget énergie en 2026. Il sera possible de faire une estimation à iso réglementation, mais dans tous les cas, une hausse est attendue à minima pour les CEE et les CPB. La dernière inconnue concernera la loi de finance 2026, un sujet hautement politique – la taxation de l’énergie (accise électricité ou gaz) pourrait servir de monnaie d’échange. Le rythme de la politique ne correspond définitivement pas à celui de l’économie.
- Bon à savoir
- Tendances du gaz naturel : lors de la conférence France Gaz du 25 septembre à Paris, il a été évoqué les perspectives de prix du gaz jusqu’en 2030. Si le coût de la molécule devrait baisser grâce à de nouveaux projets de liquéfaction (baisse en partie reflété dans les prix de gros), des tensions subsistent, notamment géopolitiques et liées à la sortie du gaz russe. Le prix de l’acheminement restera stable selon la CRE, mais des incertitudes demeurent sur le biométhane et la fiscalité. Les acteurs restent prudents sur la baisse des coûts de production du biométhane, dont le prix est actuellement bien plus élevé que celui du gaz naturel (3x ou plus).
- Mur de la dette pour EDF : selon la cour des comptes, EDF fait face à un défi de taille avec un programme d’investissements de 460 Milliards d’€ jusqu’en 2040, notamment pour moderniser son parc nucléaire. Bien que son modèle intégré lui assure une certaine stabilité, l’endettement net a fortement augmenté, menaçant sa rentabilité. La régulation changeante et la nécessité de clarifier le financement de ses projets énergétiques ajoutent à l’incertitude. EDF doit optimiser sa gestion financière pour garantir sa viabilité future
- Chaine d’approvisionnement : la transition vers l’électricité renouvelable intensifie la pression sur les chaînes d’approvisionnement stratégiques et la mobilisation de métaux indispensables. Selon le Syndicat des énergies renouvelables, la demande en cuivre, essentielle au développement des réseaux électriques et à l’électrification des usages, devrait doubler d’ici 2035, passant de 25 à 50 millions de tonnes par an, ce qui risque d’engendrer un déficit annuel de 10 000 tonnes dès le milieu de la décennie (Syndicat des énergies renouvelables, 2025). Le lithium, critique pour les batteries, verrait sa demande multipliée par 40 d’ici 2050. Malgré ces tensions, les études de RTE n’identifient pas de situation de blocage irréversible, mais alertent sur la nécessité d’anticiper ces risques pour la sécurité d’approvisionnement énergétique des entreprises et l’atteinte des objectifs de neutralité carbone à horizon 2050.
Les marchés :
- Marché de gros de l’électricité : les prix de gros pour 2026 sont repartis à la baisse, atteignant même un plus bas depuis 2024 (voir ci-dessus). Cette baisse s’explique par une consommation qui ne remonte pas et une production record des centrales nucléaires EDF pour un mois de septembre. Ce constat n’est valable que pour le France. La situation reste très volatile, notamment en Allemagne, où un prix au comptant supérieur à 400€/MWh a encore été enregistré cette semaine. Le prix à terme y est de 20 à 30€/MWh plus élevé, offrant un avantage compétitif sur l’énergie que l’Allemagne tente de compenser en réduisant les taxes. Enfin, seule la Norvège affiche des niveaux de marché inférieurs à ceux observés en France.
- Marché de gros du gaz : à rebours de l’électricité, le gaz a légèrement augmenté sur les marchés de gros. Mais cette augmentation reste dans un tunnel très étroit, et très proche des moyennes depuis 12 mois pour les échéances à 2026, 2027 ou 2028. Les réserves françaises restent à 91%, malgré une augmentation de la consommation nationale la semaine dernière, ce qui a détourné une partie des flux. En Europe, les stocks ont atteint 83%, avec une légère progression. Il reste encore un mois avant d’entrer dans la période hivernale et de dépasser les 90%.
Suivi des prix de marché de gros de l’électricité : Baseload (€/MWh) :
Années | Clôture | ||
19/09/2025 | 26/09/2025 | ||
2026 | 59,00 | 57,35 | ↓ |
2027 | 58,61 | 57,92 | ↓ |
2028 | 62,34 | 61,56 | ↓ |
Suivi des prix de marché de gros du gaz : Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :
Années | Clôture | ||
19/09/2025 | 26/09/2025 | ||
2026 | 31,16 | 31,30 | ↑ |
2027 | 28,86 | 29,07 | ↑ |
2028 | 26,26 | 26,47 | ↑ |