Certificats d’économie d’énergie (CEE) : la 6e période des CEE (P6) est programmée pour s’étendre du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2030. Elle fait suite à la 5e période (P5), qui couvrait la période du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2025. Les objectifs préliminaires de cette 6e période sont désormais dévoilés. Pour rappel, la 5ème période (après une révision à la hausse intervevue en cours de période) s’est arrêtée sur 3100TWhc (Terawatt Heure Cumac – Cumac est la contraction de “Cumulé” et “Actualisé”) dont 1130TWHc de CEE dits précaires. La proposition pour la 6ème période est de 1050TWhc / an soit 4200TWhc sur 5 ans dont 280TWhc/an (1120TWhc) dédiée à la précarité énergétique. La P6 pourrait évoluer vers un mécanisme d’obligation de résultat, où le volume de CEE dépendrait des économies d’énergie réellement réalisées, plutôt que d’être basée sur des objectifs de moyens (les fiches standardisées). Des mesures pour renforcer la lutte contre la fraude, améliorer le contrôle et la transparence, ainsi que pour mieux mesurer les économies d’énergie, sont ainsi en cours de préparation. Les décrets viendront une fois les dernières concertations bouclées.
À retenir : une partie des objectifs de transition énergétique devrait reposer davantage sur les CEE, avec une diminution attendue des contributions directes (prime rénov’). Les objectifs de la P6 entraîneraient aussi une augmentation des coûts des CEE sur les factures de gaz et d’électricité des consommateurs concernés (les CEE Cumac sont convertis en CEE en €/MWh selon le type d’énergie utilisée – gaz, électricité ou pétrole. La formule de calcul intègre une part de CEE Cumac standards et une part de CEE Cumac précaires). Pour référence, les CEE ont enregistré une inflation de 7 % au cours des deux derniers mois sur les contrats gaz que nous avons négociés. La hausse des obligations se retrouvera dans tous les contrats dès 2026.
La place de marché “C2E Market” indique que les échanges se concluent à plus de 9 €/MWhc (MWh Cumac) pour les CEE standards et 15 €/MWhc pour les CEE précaires livrés en 2026. Ces même CEE étaient à 8€/MWhc et 10€/MWhc respectivement au début de l’année. 

En bref :

  • Prenez note : certains éléments réglementaires de vos factures d’énergie vont évoluer ce trimestre..
    • Si vous consommez du gaz naturel :
      • l’ATRD (Accès des Tiers au Réseau de Distribution) augmente en moyenne de 6,1 % à compter du 1er juillet 2025. Cette augmentation réglementaire se traduira par une hausse, toujours en moyenne, d’environ 1,4% de vos factures (à supposer que vos prix de molécule ne changent pas)
      • Les tarifs normaux d’accise sur les gaz naturels combustibles applicables pour les consommations intervenant entre le 1er août 2025 et le 31 décembre 2025 s’établira à 15,43€/MWh (elle est de 17,16€/MWh depuis le 1er janvier)
    • Pour vos factures d’électricité :
      • Rappel : le TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité) n’évolue pas au 1er août 2025, le prochain mouvement aura lieu le 1er août 2026 (il avait déjà augmenté au 1er novembre 2024 et au 1er février 2025).
      • Pour les consommations intervenant entre le 1er août 2025 et le 31 décembre 2025, les tarifs normaux d’accise sur l’électricité (“CSPE”) évoluent : il baissent pour la catégorie « ménages et assimilés » et pour la catégorie « PME » (pour s’établir respectivement à 29,98€/MWh et 25,79€/MWh – contre 33,70€/MWh et 26,23€/MWh actuellement). Pour la catégorie « haute puissance », l’accise s’établit à 25,79€/MWh (contre 22,50€/MWh). Le tarif réduit reste à 0,5€/MWh mais remontera à 7,5€/MWh au 1er janvier 2026. N’étant pas appliqué automatiquement, ce tarif réduit doit être réclamé et régularisé annuellement.
      • La TVA sur l’abonnement passe de 5,5% à 20%. 
    • À retenir : les factures d’énergie dépendent fortement de réglementations très évolutives et très politiques. Seule une part de 30 à 50 % de vos factures concerne l’énergie elle-même. Certaines activités électro-intensives peuvent bénéficier de taux réduits sur les accises. Pensez à nous contacter. La prochaine loi de finance pourrait encore modifier les accises, notamment pour favoriser l’électricité, si l’on en croit la ministre en charge.  
  • Fournisseurs et dynamiques concurrentielles : en juillet 2025, les fournisseurs Octopus et Gaz de Bordeaux sont identifiés comme les acteurs préférés des professionnels et des collectivités pour la fourniture d’électricité et de gaz (sur 32 et 26 fournisseurs testés), confirmant ainsi leur position sur le marché B2B (baromètre du CLEEE et de la FNCCR 2025). Ce choix marqué traduit une évolution des attentes en matière d’offres, de compétitivité tarifaire et de qualité de service. Dans le contexte de l’ouverture des marchés, la structure concurrentielle évolue rapidement, avec une attention accrue portée au changement de fournisseurs et à la personnalisation des contrats d’énergie pour les entreprises. Parmi les fournisseurs historiques, Engie démontre sa solidité tandis qu’EDF est pointé pour ses problèmes récurrents de facturation.
    À retenir : ce baromètre annuel, établi par des représentants de gros consommateurs de gaz et d’électricité, est instructif pour tous les consommateurs. WattValue en tient compte, en plus de sa propre expérience, lors du choix des fournisseurs attributaires de ses consultations. 
  • PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) : le Sénat a adopté en commission la proposition de loi Gremillet, supprimant les objectifs chiffrés de développement du solaire et de l’éolien. Elle privilégie le renouvellement des installations existantes. Elle soutient également 27 GW de nouveau nucléaire d’ici 2050. Le texte attend une nouvelle lecture à l’Assemblée en septembre.
  • Consommation d’électricité en juin : alors qu’une polémique a émergé sur l’utilisation de la climatisation en juin, au plus fort de la vague de chaleur, RTE a publié deux séries de chiffres : par rapport à 2024, l’usage de la climatisation a entraîné une hausse ponctuelle de 13% de la consommation d’électricité (jusqu’à 1GW par degré supplémentaire). Cependant, cette augmentation se produit en partie pendant les pics de production solaire, une énergie très décarbonée, renouvelable et parfois en excès ! Il est essentiel de ne pas confondre l’adaptation (raisonnée) au réchauffement climatique, bien réel, avec l’accélération de la lutte contre ce même réchauffement. Simultanément, sur juin, la consommation d’électricité en France reste toujours 10% en dessous de la moyenne 2014-2029. On peut rappeler que le parc de production français est calibré pour le chauffage électrique.  
  • Drill, drill, drill ? L’Allemagne a fait un virage à 180 degrés dans sa politique énergétique et a autorisé de nouveaux forages en mer du Nord pour s’approvisionner en gaz à partir d’un champ partagé avec les Pays-Bas, tout près d’un site marin protégé. Au moins, ce ne sera pas du gaz Russe
  • Garanties d’Origine : la garanties d’origine (GO) est avant tout un marché de gré à gré. Selon Indar New Energies, son prix a augmenté de façon générale alors que la demande rattrape le nombre de certificats en circulation et que le stock baisse. Principale origine : la sous-performance de la production hydraulique et éolienne par rapport à 2024. La demande a progressé de plus de 5 % dans la plupart des pays en 2024. La France demeure un cas particulier, avec l’alignement mensuel entre la production des GO et la consommation qui explique un premium pour un mécanisme de GO plus qualitatif.
  • Nucléaire : l’ASN a validé, le 1er juillet 2025, le prolongement de dix ans des 20 réacteurs de 1 300 MW (sur 56), jusqu’en 2040. Coût : 6 milliards d’€, dans le cadre du Grand Carénage.

Les marchés :

  • Marché de gros de l’électricité : la stabilité prime, du moins pour les prix à terme annuels. C’est loin d’être le cas pour les échéances quotidiennes, hebdomadaires ou mensuelles qui fluctuent de plusieurs dizaines de pourcent en quelques jours. Sécheresse de surface d’un côté, absence de vent de l’autre, maintenances nucléaires, arrêt de l’EPR de Flamanville rallongée ou prévisions d’une nouvelle vague de chaleur – tout contribue à une forte volatilité des prix. Référence : le prix de marché de gros de l’électricité en France est l’un des plus bas d’Europe (avec l’Espagne et la Grande Bretagne).      
  • Marché de gros du gaz : après une période de forte volatilité, le marché est entré dans des eaux plus calmes. On retrouve des niveaux d’il y a quelques semaines et on semble être de nouveau dans un tunnel autour de 30 à 35€/MWh. Les stocks européens continuent de se remplir à 60,3% (63,3% en France). Lors de la conférence annuelle organisée par Europ’Energies, la plupart des acteurs ont souligné la hausse de la disponibilité du GNL d’ici 2027 / 2028. Mais également la sensibilité accrue du marché à la demande mondiale dans un équilibre mondial fragile. L’Europe paie également son gaz 4x plus cher que les USA.   
      

Suivi des prix de marché de gros de l’électricité :
Baseload (€/MWh) :

Années Clôture
  27/06/2025 04/07/2025  
2026 63,47 63,46
2027 61,51 62,03
2028 64,33 64,99


Suivi des prix de marché de gros du gaz :
Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :

Années Clôture
  27/05/2025 04/07/2025  
2026 33,23 33,96
2027 29,14 29,34
2028 25,70 25,94
       

 

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