CEE : Objectifs et Perspectives pour la 6ᵉ Période (2026-2030). La 6ᵉ période des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) prévoit une hausse de 27% des objectifs annuels, avec une obligation de 1 050 TWhc (TWh Cumac = 1000GWhc = 1 Million de MWhc). Elle s’annonce plus ambitieuse et structurée que la précédente. Une durée de 5 ans (2026-2030) devrait assurer davantage de visibilité pour les acteurs du marché (et les consommateurs). Le financement de l’efficacité énergétique dans le secteur des transports est renforcé : ce secteur, historiquement peu sollicité, devient une priorité. Les ménages en précarité énergétique devraient également en bénéficier. De nombreuses fraudes ayant été constatées, les contrôles se renforcent.
Beaucoup de questions : les discussions sur les modalités précises de la 6ᵉ période des CEE sont encore en cours, notamment en ce qui concerne les objectifs des secteurs prioritaires (transports, précarité énergétique), les nouvelles actions d’économies d’énergie et les contrôles renforcés. Bien que la structure générale et les objectifs globaux aient été définis, avec une augmentation significative des quotas d’économies d’énergie, certains détails restent flous, notamment la répartition entre certificats standards et précaires, ainsi que les obligations spécifiques par type d’énergie. Les fournisseurs d’énergie (les « obligés ») doivent accumuler un certain nombre de CEE en fonction de leur volume de ventes d’énergie, mais à ce stade, ils ne connaissent pas encore précisément leurs obligations
La bonne nouvelle est que les objectifs sont désormais figés, et qu’il est désormais certain qu’ils constitueront un véritable défi. Cela a déjà conduit à une hausse des prix des certificats sur les marchés d’échanges, avec une augmentation de 16% pour les certificats standards depuis le 1er janvier, et de 48% pour les certificats précaires sur la même période (source : C2EMarket (**)). En revanche, l’absence de détails sur les obligations spécifiques rend difficile la prévision de l’impact des CEE sur les factures de gaz et d’électricité des consommateurs.
À retenir : pour tout nouveau contrat de gaz ou d’électricité, le coût contractuel des CEE a considérablement augmenté. De plus, les fournisseurs se réservent le droit de modifier la valeur des CEE refacturés aux consommateurs finaux, dès publication des coefficients ajustés en fonction de l’énergie vendue (*
). Les coefficients appliqués aux factures d’électricité pourraient légèrement diminuer, tandis que ceux relatifs au gaz naturel risquent de connaître une nouvelle hausse. Cette incertitude supplémentaire complique encore l’estimation du budget énergétique pour 2026.
(*) des coefficients réglementaires sont utilisés pour calculer le prix des Certificats d’Économies d’Énergie appliqués aux factures de gaz ou d’électricité – ils combinent CEE standard et précaires exprimés en MWhc (MWh CUMAC) et diffèrent en fonction des énergies et de la période considérée
(**) C2EMarket est une place de marché qui répertorie les niveaux des transactions ; sur le registre public EMMY, qui n’est que déclaratif, la hausse pour 2025 est de 5% et 50% respectivement pour les CEE standard et précaires.

Bon à savoir

  • Fin de la régulation de l’électricité : quel impact sur les prix ? Le marché français se prépare à une grande réforme énergétique, marquée par la fin de la régulation des prix de l’électricité (la fin de l’ARENH). Mais quelles seront les conséquences pour votre facture d’énergie ? Dans cet article universitaire, découvrez tous les sujets que nous avons pu aborder dans cette infolettre dont les nouveaux mécanismes en jeu et le bouleversement pour l’économie domestique. Un sujet clé pour comprendre l’avenir énergétique de la France et son impact sur le quotidien des consommateurs.
    Dans la même veine que cette publication très pédagogique, RTE a mis en ligne une excellent infographie sur le fonctionnement du marché de l’électricité. 
  • Observatoire des marchés de détail – 2ᵉ trimestre 2025. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié son dernier observatoire des marchés de détail, offrant un aperçu complet des évolutions des prix de l’énergie et de la concurrence pour le second trimestre 2025. La CRE note une tendance à la hausse des prix, mais elles souligne une certaine stabilisation à court terme. L’ouverture des marchés à la concurrence continue de se renforcer, ce qui permet aux entreprises de diversifier leurs fournisseurs. Cependant, la transparence des offres reste un enjeu. Des offres compétitives et une gestion proactive des contrats restent des leviers pour maîtriser les coûts. Il est essentiel pour les entreprises de suivre de près les évolutions du marché pour optimiser leur stratégie énergétique. Ou de se faire accompagner sur ce sujet très complexe !
  • Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE): indispensable pour assurer le développement des moyens de production à court, moyen ou long terme, voir les investissement pour électrifier l’économie, la PPE pourrait enfin donner lieu à la publication de décrets avant début 2026. Elle pourrait ensuite faire l’objet de débats à l’assemblée. Pour rappel, la PPE actuelle prévoit toujours la fermeture de 14 réacteurs nucléaire. 

Les marchés :

  • Marché de gros de l’électricité : le 3ème trimestre 2025 a été celui de la détente des prix de gros à terme, en dépit d’un accès de fièvre sans conséquence en plein mois d’août. A l’opposé, le marché spot continue à être très volatil en dépit d’une surproduction française latente (un plus haut à 117,60€/MWh et un plus bas à 3,40€/MWh). Le nombre d’heures à prix négatif atteint quasiment 500 depuis le début de l’année (50% de plus que sur la totalité de 2024). Les baisses des prix à terme récentes sont la conséquence assez directe d’une meilleure visibilité offre/demande sur 2026 en particulier. Point d’attention – la volatilité : le prix au comptant moyen sur septembre 2025 était de 90€/MWh, une hausse de 28% par rapport à septembre 2024 (source RTE).
  • Marché de gros du gaz : La demande asiatique pour le GNL bat des records, pour le mois de novembre 2025. Cette forte demande, alimentée par un appétit croissant pour le GNL, notamment pour le secteur maritime, exerce une pression toute relative sur les prix. La Chine a réduit ses importations de GNL américain au profit du Qatar et de la Russie. Le marché mondial du GNL pourrait être bouleversé, avec une réduction de 15% des exportations de GNL américain vers l’Asie. Le marché est également toujours marqué par des tensions géopolitiques. En Europe, le niveau des stocks de gaz atteint 93% en France mais stagne en Europe (83%) en raison de la hausse de la consommation de 7% par rapport à octobre 2024.

Suivi des prix de marché de gros de l’électricité : Baseload (€/MWh) :

Années Clôture
  24/10/2025 31/10/2025  
2026 55,46 54,60
2027 57,24 57,15
2028 60,98 60,65

Suivi des prix de marché de gros du gaz : Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :

Années Clôture
  24/10/2025 31/10/2025  
2026 30,28 29,55
2027 28,25 27,66
2028 25,74 25,13