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L’actu du marché de l’électricité et du gaz du 01/12/2025

Baisse continue des prix de gros : quelles conséquences ? On le constate régulièrement : sur un marché, les intérêts des consommateurs et ceux des producteurs sont, par nature, divergents. Et si le marché européen de l’électricité, si souvent critiqué, était justement en train de remplir exactement le rôle pour lequel il a été conçu ? Les prix chutent fortement : autour de 50 €/MWh pour 2026, et 55 €/MWh en moyenne pour les quatre prochaines années — soit plusieurs dizaines d’€/MWh de moins que l’Allemagne. D’ailleurs, la présidente de la CRE, Emmanuelle Wargon estime que les prix vont probablement rester dans une zone stable, autour de 65-70 €/MWh (elle les voit déjà plus haut que ce que l’on constate – ou elle estime que le coût du nucléaire fixera la tendance) — ce qui, même si c’est un peu au-dessus des niveaux d’avant 2021, est très en deçà des prix de marché en période de crise. Entre novembre 2023 et aujourd’hui, près de 7 milliards d’euros par an ont été transférés du producteur nucléaire (EDF) vers les consommateurs. C’est une véritable bonne nouvelle, qui pourrait enfin favoriser un rebond de la consommation. Mais cet ajustement n’est pas sans conséquences. Le coût du soutien aux énergies renouvelables va mécaniquement augmenter. La situation financière de EDF va redevenir un sujet sensible, tout comme la viabilité des investissements à long terme dans le nucléaire ou les renouvelables. Les industries — qu’elles soient productrices ou consommatrices — voudront de la visibilité et de la stabilité pour planifier. Ce que rien ne peut garantir. Le marché semble donner les signaux qu’il était censé transmettre : des prix plus bas, un transfert de valeur vers les consommateurs et une augmentation de la consommation en conséquence ? Pour l’instant, une augmentation ne serait pas prévue dans le prochain bilan prévisionnel de RTE : bien au contraire, selon les Echos, RTE s’apprêterait à revoir à la baisse ses prévisions de consommation à l’horizon 2035 dans une fourchette de 505-580 TWh. Soit 60 TWh de moins par rapport à son scénario précédent.
À retenir : la France bénéficie d’un avantage avec des prix de l’électricité qui reflètent la capacité de son système de production d’énergie. Toutefois, pour favoriser une transition plus rapide vers l’électrification de l’économie, il serait nécessaire d’instaurer une fiscalité plus adaptée et cohérente. Or, actuellement, elle est plus favorable au fuel et au gaz naturel qu’à l’électricité (un rapport de 1 à 2 – environ 15€/MWh vs 30€/MWh). Les sénateurs essaient de corriger cette incohérence dans le projet de loi de finance. Deuxièmement, tous les consommateurs qui sont au TRV ne bénéficient pas de cette baisse de marché : le TRV est un indicateur en retard de l’état du marché. La baisse récente ne se verra qu’en février 2026 alors qu’elle est déjà proposé par les contrats en offre de marché. Pas si intéressant que ça le TRV ?

Bon à savoir

Les marchés :

Suivi des prix de marché de gros de l’électricité : Baseload (€/MWh) :

Années Clôture
  21/11/2025 28/11/2025  
2026 51,37 49,59
2027 53,77 51,85
2028 55,88 54,89

Suivi des prix de marché de gros du gaz : Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :

Années Clôture
  21/11/2025 28/11/2025  
2026 28,20 27,13
2027 26,10 25,52
2028 24,08 23,75
       

 

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