L’écrêtement correspond à la limitation de la puissance injectée sur le réseau par une installation de production. Cette pratique encadre l’injection d’électricité afin d’éviter les dépassements de capacité locaux. Pour approfondir ce terme et d’autres notions clés, consultez notre glossaire énergie entreprise.

Définition et principe

L’écrêtement est le plafonnement, volontaire ou imposé, de la puissance ou de l’énergie que peut injecter une centrale (souvent solaire) sur le réseau public. Il s’applique lorsque la capacité du réseau est contrainte, lorsque le contrat d’accès limite l’injection, ou lorsque l’entreprise choisit de prioriser l’autoconsommation. On parle fréquemment d’écrêtement de production ou d’injection limitée lorsque la puissance disponible dépasse le seuil autorisé.

Attribut Détail
Puissance Seuil maximum d’injection fixé contractuellement ou techniquement pour éviter les dépassements.
Réseau Contraintes locales du réseau public (ex. postes de transformation), pilotées par le gestionnaire (ex. Enedis).
Solaire Cas fréquent en photovoltaïque lors des pics d’ensoleillement, surtout en sites d’autoconsommation.

Conditions et calcul du seuil d’écrêtement

Origine des seuils

Les seuils découlent des études de raccordement, des limites du poste HTA/BT, des protections installées et des clauses contractuelles d’injection. Ils peuvent aussi résulter d’un choix interne pour aligner la production sur le profil de consommation.

Approche de calcul

On détermine typiquement un Pmax injectée autorisée. Dès que la production instantanée Pprod dépasse Pmax, le surplus est écrêté. En pratique, le producteur paramètre l’onduleur ou une passerelle de contrôle pour limiter l’injection au seuil défini.

Gestion dynamique

Dans certains cas, le seuil peut être modulé par téléconduite ou par algorithmes d’optimisation, combinant prévisions météo, profil de charge et contraintes réseau, afin de maximiser l’autoconsommation et de minimiser les pertes économiques.

Impacts opérationnels et financiers

Effets sur la production et le CAPEX

L’écrêtement réduit l’énergie injectée facturable, ce qui impacte le business case des centrales. Toutefois, il peut éviter des coûts de renforcement réseau ou de raccordement plus élevés, améliorant le coût total de possession.

Recettes et contrats

Les revenus issus de l’injection (tarif d’achat ou vente de surplus) peuvent baisser. Les clauses contractuelles doivent expliciter les responsabilités d’écrêtement et les mécanismes potentiels d’indemnisation en cas de limitation imposée par le gestionnaire de réseau.

Optimisation énergétique

Une stratégie efficace consiste à déplacer la consommation pendant les pics solaires, à intégrer du pilotage d’usages flexibles ou du stockage. L’objectif est de réduire l’écrêtement de production tout en sécurisant la continuité d’activité.

Exemples d’application en entreprise

Un site industriel doté d’un photovoltaïque de 800 kWc et autorisé à injecter 400 kW plafonne l’onduleur à Pmax = 400 kW. Les jours d’ensoleillement, l’injection est limitée et la différence peut être autoconsommée, stockée ou perdue si non valorisable.

Dans le tertiaire, un immeuble de bureaux en autoconsommation collective peut accepter un écrêtement modéré pour éviter des coûts de raccordement disproportionnés. La décision se justifie si la valeur d’usage de l’énergie sur site dépasse la valeur de revente.

À ne pas confondre avec l’écrêtement salarial, concept sans lien avec l’énergie.

Implications business et décisions à prendre

Pour un CEO, un CFO ou un energy manager, la question n’est pas d’éviter l’écrêtement à tout prix, mais d’en arbitrer le niveau optimal. Il s’agit d’équilibrer CAPEX réseau, pertes d’injection, autoconsommation et risque opérationnel.

Trois leviers clés émergent: dimensionner correctement la centrale par rapport au profil de charge; intégrer du pilotage et, si pertinent, du stockage; négocier un contrat d’accès optimisé. Des services spécialisés comme ceux de WattValue aident à sécuriser ces décisions et à réduire les coûts sur la durée.

L’écrêtement se distingue de l’effacement, qui consiste à moduler la demande. L’écrêtement agit côté production; l’effacement, côté usage. Ensemble, ils forment un duo efficace pour maîtriser les pointes et les budgets.

Synonymes et termes associés

On parle parfois de réduction d’injection pour décrire l’écrêtement, une limitation de l’énergie envoyée sur le réseau. Le terme s’emploie souvent en contexte d’autoconsommation, notamment pour les producteurs raccordés et en interaction avec le gestionnaire Enedis.

FAQ

L’écrêtement est-il obligatoire?

Il peut l’être si imposé par le gestionnaire de réseau ou par le contrat de raccordement. Il peut aussi être volontaire pour optimiser l’autoconsommation.

Comment réduire l’écrêtement sans renforcer le réseau?

En pilotant les usages, en dimensionnant mieux la centrale, en ajoutant du stockage et en améliorant la prévision de production et de charge.

Quel est l’impact sur le retour sur investissement?

Il réduit les revenus d’injection, mais peut éviter des CAPEX de raccordement élevés. Le ROI dépend du ratio autoconsommation/vente et des coûts évités.

Qui décide du seuil d’injection?

Il résulte des études de raccordement, du contrat et des contraintes réseau. L’entreprise peut aussi fixer un seuil interne pour optimiser ses flux.

WattValue accompagne les entreprises pour maîtriser l’écrêtement et choisir les meilleures options contractuelles et techniques, grâce à des achats groupés, un suivi fin des budgets d’énergie et des solutions d’énergies vertes et locales.