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VOTRE ACTU DU MARCHÉ DE LA SEMAINE
Une nouvelle ère chez EDF : Bernard Fontana, le nouveau PDG d’EDF, a exprimé sa volonté de renouer un dialogue constructif avec les industriels français, notamment les secteurs des électro-intensifs, pour résoudre le différend sur le prix de l’électricité. Il a souligné une approche partenariale, cherchant à comprendre les besoins des clients et à identifier des marges de manœuvre. Il propose notamment un ajustement des acomptes et du partage des risques, pour faciliter les négociations. EDF prévoit de signer de nouveaux contrats de long terme d’ici l’été, avec l’objectif d’assurer la compétitivité industrielle tout en soutenant la transition énergétique du pays. Entre 15 et 20TWh par an pourraient être concernés. Cette nouvelle approche est illustrée par un nouvel accord juste signé entre l’électricien et Aluminium Dunkerque, pour un contrat de fourniture d’électricité de 10 ans dès 2026. Il vise à sécuriser l’approvisionnement de l’usine, soutenir sa décarbonation et renforcer la compétitivité industrielle. L’usine consomme près de 1% de l’électricité en France.
Les informations s’enchainent pour EDF : l’objectif d’une production du nucléaire de 365 TWh pour 2025 devrait être atteint assez largement. On se rapproche des 400TWh historiques en rythme annuel, alors que la production hydroélectrique est moins favorable que l’an dernier.
À retenir : même si 99% des clients ne sont pas directement concernés, la reprise en main commerciale d’EDF par son nouveau PDG pourrait contribuer à détendre le marché de l’électricité à moyen terme.
En bref :
- Décarbonation : la France a rejeté toute augmentation de l’objectif européen de déploiement des énergies renouvelables, fixé à 42,5 % d’ici 2030. Elle plaide pour une approche basée sur la neutralité technologique pour atteindre l’objectif de réduction de l’intensité carbone. Elle demande depuis plusieurs années d’inclure le nucléaire pour respecter ses engagements climatiques. Cette position pourrait entraîner des tensions avec la Commission européenne. Cependant, plusieurs pays devraient rejoindre la position de la France et reconsidérer la place du nucléaire (Belgique, Danemark ou Italie) et l’Allemagne pourrait ne plus s’y opposer.
- Demande d’électricité : la consommation d’électricité reste en berne (-10% par rapport à la période pré-Covid, voir nos infolettres précédentes). L’équilibre offre-demande est assuré en modulant à la baisse la production nucléaire. Néanmoins, de nombreux projets représentant plusieurs GW (*) sont prévus (centres de données, de stockage, 400 000 bornes de recharges de VE…). Pendant ce temps, la publication de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) est à nouveau reportée, bien qu’elle soit cruciale pour structurer l’ensemble de l’économie française à moyen terme. Initialement attendue à la mi-juin, elle bute sur des désaccords profonds : entre pro et anti-nucléaire, partisans et opposants des énergies renouvelables, débats sur l’éolien terrestre et en mer, sur l’emprise du solaire au sol, ainsi que sur les impacts écologiques multiples. Dans un contexte politique fragmenté, la PPE devait aussi fixer le cap de l’électrification de l’économie.
(*) ndlr – Une installation consommant 1 GW – GigaWatt – en continu sur une année représente une consommation annuelle de 8,7 TWh
- CEE toujours : selon BatiActu, “les pouvoirs publics envisagent de supprimer onze fiches d’opérations standardisées CEE, à courte échéance. Un projet d’arrêté a été diffusé auprès des acteurs.” Ces acteurs peinent déjà à atteindre les objectifs actuels ; la suppression de ces 11 fiches, bien qu’elle vise à limiter les fraudes, réduira d’autant les gisements mobilisables pour la 6ᵉ période, accentuant ainsi la pression sur les prix.
- L’éolien s’essouffle, le solaire brille : en Allemagne, la production d’énergie éolienne a chuté à son plus bas niveau depuis 2017, atteignant seulement 39 TWh au premier trimestre 2025, soit une baisse de 31 % par rapport à l’année précédente. Cette situation a contraint le pays à augmenter sa production d’électricité à partir du gaz et du charbon de 10 % (un plus haut niveau en sept ans). La faible vitesse du vent est à mettre en cause en dépit du déploiement de nouvelles éoliennes. Parallèlement, un nouveau rapport de SolarPower Europe indique qu’un record mondial de 597 GW de capacités solaires a été installé en 2024, en hausse de 33 % par rapport à 2023. À ce rythme, le monde pourrait atteindre un rythme d’installation annuel de 1 TW d’ici 2030. L’intermittence devra probablement être prise en compte de manière plus significative que prévu dans les futurs investissements massifs dans les réseaux électriques
Les marchés :
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- Marché de gros de l’électricité : effet EDF ? Un nouveau PDG, des annonces faites pour rassurer le marché et les clients – les prix de gros se replient de nouveau cette semaine, sans s’effondrer néanmoins. Ils sont à un plus bas niveau de l’année pour les échéances à terme de 2026 et 2027 et s’en approchent pour 2028. Le prix de gros de l’électricité en 2026 et 2027 est 30% plus bas en France qu’en Allemagne. La différence n’est plus que de 15% en 2028 (L’Allemagne est fortement dépendante des cours du gaz). Fait insolite : en mai 2025, en France, le “prix de capture” moyen du solaire est inférieur à 0 €/MWh. Vous avez bien lu “en dessous de zéro, en moyenne” (le “prix de capture” est une pondération des prix au comptant horaires par la production effective). Une incitation supplémentaire à déplacer une partie de la consommation pendant le pic solaire.
- Marché de gros du gaz : trois ans après le début de la guerre en Ukraine, l’Europe reste partiellement dépendante du gaz russe (à 19% en 2024), malgré une forte réduction des importations. Un plan européen vise un sevrage total d’ici 2027. Mais des spéculations renaissent autour de Nord Stream 2, qui est toujours fonctionnel, alimentées par des négociations russo-américaines et des intérêts économiques croisés. Le rapport Cyclope, une référence en Europe, prévoit une hausse de 23 % des prix du gaz en Europe en 2025, due à une forte dépendance au GNL, à la baisse des livraisons russes et algériennes et à une production européenne en déclin. Une conclusion qui n’est pas partagée par tous les analystes : le marché cherche une orientation. Les échéances à long terme s’apprécient doucement alors que les niveaux de stocks sont stables à 44% en Europe. Malgré cette hausse, la CRE a publié un prix de référence pour les particuliers en baisse de 4,3% pour juin 2025.
Suivi des prix de marché de gros de l’électricité :
Baseload (€/MWh) :
Années | Clôture | ||
09/05/2025 | 16/05/2025 | ||
2026 | 60,77 | 58,50 | ↓ |
2027 | 59,40 | 57,29 | ↓ |
2028 | 62,71 | 61,71 | ↓ |
Suivi des prix de marché de gros du gaz :
Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :
Années | Clôture | ||
09/05/2025 | 16/05/2025 | ||
2026 | 32,74 | 33,21 | ↑ |
2027 | 28,74 | 28,93 | ↑ |
2028 | 25,23 | 25,31 | ↑ |