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Stabilité en trompe l’œil ? Nous avons insisté la semaine dernière sur la stabilité remarquable des prix à terme de l’électricité et la faible volatilité du gaz depuis maintenant plusieurs mois. Seuls quelques soubresauts liés à la géopolitique ont eu des répercussions, principalement sur le gaz et seulement pendant quelques jours. Cependant, ces prix ne conviennent pas à tous les acteurs, à commencer par EDF. Les résultats de l’électricien sont d’ailleurs en baisse de 25% au 1er semestre 2025. Le prix de l’électricité, le plus bas et le plus décarboné d’Europe selon Bernard Fontana, reste un...
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Dynamique du marché de l’énergie : ces derniers mois, la dynamique du marché de gros était dictée par la géopolitique. Depuis le second trimestre 2025, les prix spot de l’électricité sur le marché français affichent une volatilité marquée, oscillant entre 62 et 88 €/MWh en juin et juillet 2025. Un pic temporaire a même été enregistré à près de 98 €/MWh lors de la vague de chaleur de début juillet, selon les données de RTE et de la CRE (RTE, Bilan électrique hebdomadaire, juillet 2025 ; CRE, Point de conjoncture, 18 juillet 2025). On parle ici des prix au comptant journalier, les prix spot horaire ayant ponctuellement atteint 400€/MWh. Selon la CRE, le deuxième trimestre 2025 confirme la forte croissance de l’activité sur les marchés de gros de l’électricité, amorcée en 2024. Depuis le début de l’année 2025, les volumes échangés chaque semaine sont en moyenne supérieurs de 36 % à ceux de 2024, notamment suite à la fin de...
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VNU – le remplaçant de l’ARENH sous les critiques : le nouveau mécanisme de versement nucléaire universel (VNU) remplacera l’ARENH pour assurer la redistribution aux consommateurs d’une partie des revenus d’EDF issus du parc nucléaire français dans le cas de prix de l’électricité élevés. La controverse autour du mécanisme, prévu pour démarrer en 2026, soulève des préoccupations sur son efficacité à protéger les consommateurs et industriels face aux hausses de prix. Le VNU prévoit de redistribuer 50 % des revenus d’EDF au-delà de 78 €/MWh (environ), mais ce seuil est considéré comme trop élevé par de nombreux acteurs. Cela est particulièrement notable en comparaison avec l’ARENH fixé à 42 €/MWh, un niveau probablement insuffisant pour qu’EDF puisse remplir toutes ses missions. Cette situation pourrait donc limiter voire annuler la redistribution en période de crise. Les acteurs du marché déplorent également le manque de transparence sur les seuils et les revenus futurs d’EDF, rendant le système difficile à anticiper.
De plus, le...
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Certificats d’économie d’énergie (CEE) : la 6e période des CEE (P6) est programmée pour s’étendre du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2030. Elle fait suite à la 5e période (P5), qui couvrait la période du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2025. Les objectifs préliminaires de cette 6e période sont désormais dévoilés. Pour rappel, la 5ème période (après une révision à la hausse intervevue en cours de période) s’est arrêtée sur 3100TWhc (Terawatt Heure Cumac – Cumac est la contraction de “Cumulé” et “Actualisé”) dont 1130TWHc de CEE dits précaires. La proposition pour la 6ème période est de 1050TWhc / an soit 4200TWhc sur 5 ans dont 280TWhc/an (1120TWhc) dédiée à la précarité énergétique. La P6 pourrait évoluer vers un mécanisme d’obligation de résultat, où le volume de CEE dépendrait des économies d’énergie réellement réalisées, plutôt que d’être basée sur des objectifs de moyens (les fiches standardisées). Des mesures pour renforcer la lutte contre la fraude, améliorer le contrôle...
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Fin (provisoire) de la bulle des prix de l’énergie ? la situation de baisse actuelle, du moins pour le moment reste à confirmer. L’évolution des marché de gros des dernières semaines met en lumière la sensibilité d’un marché mondialisé influencé par les annonces et évènements géopolitique, les conflits et sanctions, la demande géographique et saisonnière (qui évolue par exemple avec l’adoption généralisée de la climatisation). Les fluctuations de l’approvisionnement en matières premières (changement des gazoduc au profit des méthaniers pour le gaz), l’immense variabilité des productibles en électricité (charbon, gaz, vent, soleil, eau, nucléaire), le déploiement des renouvelables affectés par des aléas climatiques plus ou moins extrêmes jouent également un rôle crucial. Ces divers facteurs influencent l’offre et la demande, créant des variations rapides et imprévisibles des prix sur les marchés mondiaux, européens et français, amplifiées par la spéculation de certains acteurs?
À retenir : il faut rester modeste quant à notre capacité à anticiper le niveau des marchés de gros,...
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Situation ubuesque à l’assemblée : alors que le gouvernement annonce vouloir avancer rapidement sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), l’assemblée vote de multiples amendements lors du débat sur la souveraineté énergétique (proposition de loi “Gremillet”), dans un hémicycle quasi vide et donc propice aux surprises. Les députés, qui veulent être entendus, s’opposent à la volonté du gouvernement de publier le décret définissant cette trajectoire énergétique — ainsi que la répartition entre nucléaire et énergies renouvelables — avant même son adoption finale. Ainsi est voté le rétablissement des TRV gaz, la sortie des règles de fixation du prix du marché européen, l’établissement d’un monopole total d’EDF sur le nucléaire (incluant les petits réacteurs modulaires) ou la proposition du RN de relancer la centrale nucléaire de Fessenheim. Ce même groupe fait également passer son idée d’un moratoire sur les énergies renouvelables. Les amendements du gouvernement ont été rejetés.
–> L’ASNR (autorité de sureté nucléaire) a fait savoir que la centrale nucléaire de...
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De la situation du nucléaire : la situation géopolitique amène de la pression sur les prix de marché, mais surtout de la volatilité. Pourtant, cette situation n’est pas forcément la seule à considérer dans l’évolution des prix de marché. Le nucléaire a un impact peut-être plus fondamental.
Deux indices de corrosion sous contrainte ont été détectés sur le réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Civaux, selon EDF et l’Autorité de sûreté nucléaire. Ce phénomène, découvert fin 2021, provoque de minuscules fissures sur des tuyauteries essentielles au refroidissement. Une expertise est en cours, dans le cadre du programme de contrôles 2025. En 2022, ce problème avait entraîné l’arrêt de nombreux réacteurs et une forte baisse de production pour EDF. Le réacteur Civaux 2, à l’arrêt depuis avril pour maintenance, doit redémarrer cet été.
Le gouvernement a signé le contrat de filière nucléaire 2025-2028, confirmant la relance de l’atome en France avec la construction de six nouveaux réacteurs EPR2 d’ici 2038. Ce contrat...
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L’hydroélectricité – une belle énergie en sommeil – l’hydroélectricité est la première source d’énergie électrique verte en France. Sa production est pilotable, cruciale pour la stabilité du réseau et pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables sans faire appel au gaz. En 2024, la production hydraulique a augmenté de 27%, contribuant à un record de 150 TWh d’énergies renouvelables. Cependant, un vieux litige avec Bruxelles bloque les investissements depuis dix ans. Ce blocage est dû à la demande européenne d’ouverture à la concurrence pour les concessions hydroélectriques, ce que la France refuse. En conséquence, aucun nouveau projet de stations de transfert d’énergie par pompage (Step *) ne peut être lancé, bloquant l’équivalent de 5 GW d’énergie renouvelable et pilotable additionnelle. Le gouvernement travaille à “solder ce précontentieux” avec la Commission européenne sans mise en concurrence. Une consultation est en cours pour faire évoluer le régime juridique de l’hydroélectricité (source : AFP).
(*) Les Steps sont l’équivalent d’une batterie “mécanique” fonctionnant par effet...