Note de conjoncture sur l’aléa du Marché de l’électricité

par | 30/10/2015 | Comprendre les groupements d'achat

Longtemps prérogative nationale, l’énergie électrique s’est européanisé afin de produire une électricité décarbonée, sûre et d’un prix compétitif. Dans ce schéma, les énergies renouvelables occupent une place majeure ce qui impose un regard différent. L’Union Française de l’Électricité (UFE) et la German Association of Energy and Water Industries (BDEW) se sont associées pour élaborer une étude portant sur la sécurité d’approvisionnement et le coût pour le consommateur les clés du marché de l’électricité à moyen ou long terme.

Rentabilité des investissements et sécurité d’approvisionnement.

L’énergie électrique renouvelable demande d’importants investissements qui à terme doivent se révéler financièrement attractifs pour les acteurs du marché. Ce qui rend aléatoire la rentabilité des investissements est le lien étroit entre la production d’électricité issue des sources d’énergies renouvelables et les conditions climatiques. Dans le même temps, l’Europe doit assurer sa sécurité d’approvisionnement tout au long de l’année.

Un problème mis en lumière par l’étude est que sur 50 ans, seules sept seraient rentables pour les acteurs du marché de l’électricité et leur permettait de dégager des bénéfices. C’est ainsi que sur un marché basé sur la seule production (Energy only), les centrales de pointe françaises et allemandes auraient moins de 25 % de chances de recouvrer un montant équivalent à la moitié des investissements.
Bien évidemment, ce risque n’est pas envisageable pour les investisseurs qui ne pourront que se détourner des outils évolués de production comme de gestion. Une autre conséquence d’un marché de l’électricité « Energy only » serait en France une sécurité d’approvisionnement inférieure à 50 % de celle fixée par les pouvoirs publics.

Mise en place d’un mécanisme de capacité

Une solution existe avec la mise en place d’un mécanisme de capacité portant sur toutes les productions d’énergie. Même si ce dispositif n’élimine pas totalement les risques en n’étant pas une subvention, il limite l’exposition des investisseurs aux deux lois normales d’un marché que sont les prix et les volumes produits. En réduisant les conséquences financières associées à la variabilité de production des énergies renouvelables, le risque de sous-investissement est limité par ce mécanisme de capacité agissant comme une assurance de revenus.

Bénéficiant d’une meilleure visibilité sur leurs revenus à long terme, les acteurs financiers peuvent se lancer dans des investissements portant sur les capacités de production et d’effacement. Même avec une part importante d’énergie renouvelable, la sécurité d’approvisionnement fixée par les pouvoirs publics est assurée.
Un autre atout du mécanisme de capacité par rapport à un système « Energy only » est de bénéficier au consommateur. Les revenus étant dès lors moins variables, la prime de risque associée aux investissements se retrouve moins élevée, ce qui profite au consommateur tant en matière de prix que de qualité de l’approvisionnement. Dans l’hypothèse de la mise en place d’un mécanisme de capacité identique pour les deux pays, le gain serait de 180 M€ pour les consommateurs français et de 225 M€ pour ceux allemands.

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